Soirée extrêmement privée
Qu’on soit d’accord ou pas avec l’échangisme, on s’entendra quand même sur un point: on devient très avide de détails quand on tombe sur quelqu’un qui le pratique. Ici, Mélanie, une femme bisexuelle de 31 ans et adepte de partouzes de luxe, se livre sans censure.
Qu’est-ce qu’un party privé?
«Dans le milieu échangiste, un party privé, c’est une fête organisée par un couple qui reçoit d’autres couples dans sa propre demeure ou dans un endroit loué à cet effet afin d’échanger sur le plan sexuel. On se crée d’abord des contacts dans des bars échangistes, puis on se donne rendez-vous dans un lieu privé.»
Qui y participe?
«Les individus qui prennent part à ces soirées sont évidemment des gens à la recherche de plaisirs sexuels différents.
En ce qui me concerne, c’est ma bisexualité qui motive ma présence. J’ai été élevée d’une manière tellement stricte que j’aurais pu devenir une bonne sœur! J’ai donc des valeurs très bien ancrées, et la fidélité en fait partie. Mais comme je suis bi, je suis constamment tiraillée entre mes principes et mes besoins sexuels. Comme je ne veux pas tromper mon conjoint, l’échangisme est la solution puisque je fais tout devant lui au lieu d’avoir des maîtresses dans son dos.
Dans nos soirées privées, les invités sont plutôt jet set. Contrairement à ce que le monde pense, on y rencontre des médecins, des avocats, des personnalités du milieu artistique... Bref, des gens qui, pour des raisons évidentes, aiment mieux «échanger» en privé!»
Comment se déroule une soirée type?
«En général, les organisateurs fournissent l’alcool, le buffet, les condoms... Certains possèdent même une résidence secondaire qu’ils utilisent pour organiser leurs fiestas. Je pense, entre autres, à un endroit où l’on retrouve une piscine intérieure chauffée, une piste de danse avec éclairage particulier, un D.J. et des chambres bien décorées... Au début de la soirée, les gens parlent de tout et de rien. Ensuite, les discussions s’orientent vers le sexe, et tout s’enchaîne de façon naturelle. Les couples commencent à “échanger” sous le regard des autres participants, puis on baise à deux, à trois, à quatre...» — Mélanie
Quels sont les avantages des partys privés?
Il y a plus de discrétion. «On le sait, les clubs échangistes sont de plus en plus populaires au Québec. Mais quand on a une réputation à préserver, on n’a pas nécessairement envie de croiser un de nos clients sur une piste de danse où tout le monde s’échange caresses et numéros de téléphone. Les cercles privés de couples libérés et non conformistes organisent alors des partouzes privées qui assurent une plus grande discrétion.»
On trouve une meilleure sélection. «Dans une maison privée, on ne se sent pas comme dans une jungle de sexe. Puisque tous les couples invités ont été référés par de bonnes connaissances, on ne risque pas de tomber sur un simple voyeur qui vient pour se masturber en épiant les gens qui baisent partout autour, ou sur un exhibitionniste, ce qui arrive souvent dans les clubs échangistes ouverts à tous. Les gens référés sont aussi plus beaux que ceux qu’on rencontre à l’improviste sur les sites de rencontres ou dans les bars.»
Moins de jalousie: «Les gens qui participent à ces réceptions intimes sont généralement des habitués et ils savent exactement à quoi s’attendre, ce qui n’est pas toujours le cas dans les endroits publics. Souvent — quoique je sois moi-même une exception —, ce sont les hommes qui traînent leur compagne dans les clubs échangistes. Les femmes qui acceptent de s’y rendre uniquement pour ne pas perdre leur conjoint changent parfois d’idée en cours de route, et ça rend tout le monde mal à l’aise. Personnellement, il m’est déjà arrivé de quitter un de ces clubs échangistes parce qu’une femme a piqué une crise de jalousie pendant que son chum me baisait.»
Plus propre: «C’est beaucoup plus safe et beaucoup plus propre de pratiquer l’échangisme dans une maison privée. Dans les fêtes de luxe, il y a toujours des condoms mis à notre disposition. Puis, si on en ressent le besoin, on peut prendre une douche ou se laver les mains quand on veut. De plus, les gens consomment moins, voire pas du tout de drogues. À ce sujet, je tiens à dire que je trouve ça totalement ridicule que certaines personnes aient besoin de se geler pour parvenir à vivre de telles expériences. Cela signifie que ce n’est pas dans leur nature profonde d’être échangistes.»
Davantage à l’écoute des autres: «L’ambiance des fêtes privées favorise l’écoute et la compréhension des besoins et des attentes de chacun des participants. La musique est moins forte que dans les lieux publics, et il y a beaucoup moins de monde.»
On n’est pas pressés par le temps: «Dans un bar, il y a des heures d’ouverture et de fermeture. Mais, dans un party privé, tu sais quand ça commence, mais jamais quand ça finit!»
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